Les violences sexistes sont partout. C’est un problème de société, ancré au plus profond de l’ADN du système capitaliste, avec de terribles répercussions personnelles. Mais les actions se multiplient, le sexisme n’est plus accepté.
Faire la fête sans être traitées comme un objet
Rares sont les boîtes de nuit et bars épargnés par la commercialisation. Leur but, c’est de faire de l’argent, rendre la soirée la meilleure possible pour chacun.e n’est le plus souvent que secondaire. Comme partout, on y trouve des publicités avec le corps des femmes pour objets marketing. Des hôtesses sont parfois choisies pour « embellir » les lieux, telles des œuvres d’art. Et on exige d’elles ou des serveuses de subir le harcèlement avec le sourire.
Le capitalisme transforme tout en marchandise. Beaucoup de musique commerciale et de jeux vidéo participent également à l’apologie des violences faites aux femmes, le trash est vendeur. Bon nombre de films aussi… Mais quand un homme à qui on a dit « non » vient jouer la sérénade devant chez soi, ce n’est pas romantique, c’est juste flippant. Le porno, secteur très lucratif, présente majoritairement les femmes comme sexuellement disponibles et soumises, un « non » y équivaut à un « oui ». Cela participe consciemment à brouiller la notion de consentement.
→ Stop à la marchandisation de nos corps : utilisons les espaces publicitaires à des fins sociales (prévention, culture,…) et non commerciales. → Stop à la culture du viol : pour une culture qui sort de la logique du profit.
Ne laissons aucune victime de côté
Grâce aux luttes féministes, les lignes commencent à bouger. Les autorités jouent la carte du féminisme et présentent des plans contre les violences sexistes. Mais accorder des moyens insuffisants revient à décider que de nouveaux drames peuvent se produire. À Gand, une ado de 14 ans s’est récemment suicidée alors qu’elle avait besoin d’aide suite à un viol collectif et s’était retrouvée sur liste d’attente. C’est inacceptable. Le sous-financement chronique dans les soins de santé force parfois les hôpitaux à refuser d’accueillir une victime. Passer de 3 centres de prise en charge des victimes de violence sexuelle à 10, c’est une victoire obtenue sous la pression des mouvements féministes. Mais nous ne devons pas nous en contenter, leur efficacité pour favoriser le processus de guérison et le dépôt d’une plainte n’est plus à démontrer.
Détecter les signaux d’alerte de maltraitance d’enfants et offrir une aide adaptée est également crucial. Les auteurs de violences sexuelles en ont souvent été victimes ou témoins ; la société a failli à les protéger à ce moment.
→ Pour un investissement public massif à hauteur des besoins dans les soins de santé et le secteur social, avec suffisamment de places dans les refuges
Aucune victime n’est coupable
27% des Européens considèrent les violences sexistes acceptables dans certaines circonstances. Souvent, c’est la victime qui est jugée pour ce qu’elle portait, pour avoir dansé d’une telle manière ou même pour avoir demandé d’être raccompagnée chez elle (et ne pas rentrer seule).
À l’école, le personnel n’est toujours pas formé et continue de tomber régulièrement dans le piège de la culpabilisation des victimes en faisant une remarque à une jeune pour ses choix vestimentaires plutôt qu’à l’auteur d’un comportement sexiste. En termes d’éducation sexuelle et affective, les élèves ont, au mieux, 50 minutes de cours par an. C’est insuffisant pour déconstruire ce que les réseaux sociaux et le porno propagent.
Un viol n’est jamais une pulsion sexuelle provoquée par une certaine attitude. C’est une relation de pouvoir absolu sur l’autre. C’est évident quand le viol est utilisé comme arme de guerre, il n’en va pas autrement en temps de paix. Mais la violence n’est pas inhérente à l’individu. On ne naît pas violent, on le devient.
→ Les violences sexistes et LGBTQIA+phobes doivent être condamnées sans équivoque. Stop à la culpabilisation des victimes ! → Pour un refinancement public massif de l’enseignement, – pour que l’éducation sexuelle et affective ne soit pas laissée aux réseaux sociaux et au porno. – pour la fin des classes surpeuplées afin de détecter à temps les problèmes et y répondre. – pour permettre la formation du personnel et l’implication d’associations de terrain.
Sans indépendance financière, comment échapper aux violences ?!
Le capitalisme utilise le sexisme pour garder la moitié de la population dans une position de second rang. Les préjugés sur le soi-disant rôle naturel des femmes servent par exemple de prétexte aux bas salaires dans le secteur du soin aux personnes, où elles sont surreprésentées. Le salaire des femmes est encore considéré comme un salaire d’appoint. Faute de services publics suffisants, beaucoup travaillent à temps partiel et effectuent de longues heures de travail domestique non payées. Résultat, l’écart salarial annuel homme/femme est de 23%…
La précarité est un frein pour quitter un partenaire ou un emploi, même en étant victime de harcèlement au travail ou de violences domestiques. La classe dirigeante n’a aucun intérêt à ce que les individus soient égaux. Le capitalisme repose sur les inégalités ; la misère sociale va de pair avec l’enrichissement de l’élite. De plus, la technique du « diviser pour mieux régner » sert à affaiblir la force de notre unité dans la lutte.
→ Pour un salaire minimum de 2300€/mois brut (14€/h). → Pour la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour permettre de conjuguer travail, vie de famille et loisirs. → Pour une individualisation et une revalorisation des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté et une pension minimum de 1500€/mois net. → Pour un nombre de logements sociaux qui correspond aux besoins.
Justice nulle part… ?!
Il a fallu 17 plaintes pour agressions sexuelles à Ixelles et plusieurs manifestations pour qu’enfin une enquête soit menée… Une loi de 2017 interdit le sexisme de rue, la notion de consentement devrait faire son entrée dans le Code pénal, mais ces lois se limitent à des effets d’annonce face au manque de moyens. Aujourd’hui, 92% des victimes de violences sexuelles sont mal reçues et 70% des affaires sont classées face aux pénuries organisées du secteur.
Le taux de récidive des délinquants sexuels peut être réduit de plus de moitié à condition d’investir dans un accompagnement approprié. → Pour un refinancement public massif du secteur judiciaire et de la santé mentale.
Pour un féminisme socialiste
Ne nous contentons pas d’espaces sûrs. Le sexisme et la LGBTQIA+phobie sont des problèmes collectifs liés au fonctionnement du capitalisme. Considérons ce qui nous unit plutôt que ce qui nous rend différents : nous faisons partie d’une classe sociale qui a le potentiel de renverser le capitalisme par la grève et la mobilisation de masse. Si la pandémie a bien démontré quelque chose, c’est que ce sont les travailleur.euse.s qui font tourner le monde, il est temps qu’iels le prennent en main !
En nationalisant les grandes entreprises et les banques sous contrôle et gestion démocratiques des travailleur.euse.s, nous pourrons utiliser les richesses monumentales qui existent pour répondre aux besoins de la population. Cela modifiera fondamentalement les attitudes envers les femmes et les personnes LGBTQIA+ qui sont ancrées dans la société de classes et les relations de pouvoir qui en découlent et permettra d’enfin construire une société où chaque personne puisse s’épanouir.
Comment construire un avenir sans discriminations ni exploitation de l’humanité et de la nature, un avenir sans capitalisme ? Rdv le samedi 4 décembre à Bruxelles (Centre culturel De Kriekelaar, 86 rue Gallait).
10.30 – 12.00 : « En révolte contre ce système pourri – l’avidité capitaliste menace l’humanité et la planète » 13.30 – 16.00 : Choix entre 7 ateliers de discussion, dont 3 co-organisés par la Campagne ROSA : – Le gouvernement veut légaliser la prostitution : le capitalisme réduit tout à l’état de marchandise ! – Ouvrière, féministe et fière de l’être : entretien avec Marguerite Staquet sur la lutte de Bekaert en 1982 – Le capitalisme « woke » : un allié dans la lutte contre les oppressions ? 16.30 – 18.00 : Un monde socialiste est possible : comment y parvenir ? 18.15 – 22.00 : Casse-croûte et discussions + d’infos : socialisme.be – 0472/43.60.75 – FB : Socialisme 2021: A Socialist world is possible! (NL/FR)
– Tu penses qu’il est plus que temps de mettre fin aux violences sexistes, LGBTQI+phobes et racistes sous toutes leurs formes ? – Tu veux combiner ce combat à la lutte contre les politiques antisociales et les mesures d’austérité ? – Tu penses que le féminisme n’est pas une lutte des femmes menée contre les hommes mais un combat à mener ensemble pour changer la société ? – Tu veux t’attaquer à la racine du problème : un système basé sur les inégalités, où une infime minorité d’ultra-riches s’enrichit sur notre dos – le système capitaliste ? – Tu veux participer à l’organisation d’actions contre le sexisme et l’austérité ou en proposer d’autres dans ton école, ton quartier, ton lieu de travail ? ⇒ Alors rejoins la Campagne ROSA (cotisation mensuelle ou 10€/an) – Organisons des actions pour réagir aux violences sexistes, qu’elles soient physiques, mentales ou économiques ! – Construisons des comités d’actions dans nos écoles, quartiers,… – Commençons dès maintenant la mobilisation vers le 8 mars.
Soutiens-nous
La Campagne ROSA est indépendante financièrement et ne reçoit aucun subside ! Toute solidarité financière (don unique ou ordre permanent bancaire mensuel) est la bienvenue pour nous permettre de poursuivre nos activités – n° de compte BE54 5230 8095 8497.
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